Du Père Noël… à la laïcité !

Aujourd’hui les élèves de CM1 de M.Haessig ont été confrontés à un dilemme, celui de Thomas qui est au CE2, qui a avoué à ses copains qu’il croyait au Père Noël.

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Résultat : les copains se sont moqués et ont menacé Thomas : soit il cesse de croire au Père Noël, soit il ne peut plus être leur copain ! Thomas ne sait plus quoi faire !

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Les CM1 ont accepté de réfléchir à la chose et un débat assez sérieux a été mené. Voilà le fruit de leurs réflexions :

Sifdine pense que « ce n’est pas aux autres de choisir ou de commander ». Douha « donne à Thomas l’autorisation d’y croire ». Meriam est d’accord ! Anna souligne que « chacun a le droit d’avoir son avis sur la question ! »

Deniz est plus prudent et lui conseille « de ne pas y croire parce que le Père Noël, c’est pour les petits et les grands, ce sont les parents qui leur font des cadeaux ! »

Inès n’est pas d’accord avec Deniz mais comme lui, elle « conseille à Thomas de bien réfléchir : quand on est petit, les mamies nous disent « il faut y croire » et quand on grandit, les parents nous disent : « il n’existe pas ! » Donc attention il doit bien réfléchir car s’il écoute trop les autres, il perdra confiance en lui »… Hosna elle pense qu’elle peut « demander à ses parents si le Père Noël existe ! »

Abdumalik ne se moque pas mais il sourit : « il doit bien savoir que c’est une légende, que c’est un costume avec dedans un monsieur qui se déguise » et il ajoute : « moi je n’y crois pas, mais je ne lui interdis pas d’y croire ! » Furkan rigole : « une police qui interdit de croire au Père Noël, ça n’existe pas ! » Nathan propose sérieusement de « faire une recherche pour savoir s’il existe vraiment ou pas ! » On peut chercher sur internet, propose Ali ou alors « enquêter » auprès de personnes.

Lina intervient : « s’il croit au Père Noël, on moins il peut raconter cette légende à ses enfants, et ses enfants la raconteront à leurs enfants etc etc ». C’est ce qu’on appelle la tradition !

Laxmann conclut que « c’est sa vie »  et que « s’il se laisse faire en étant petit, il risque de devenir un adulte qui se laisse faire ! »

Ali suggère que « Thomas se choisisse d’autres copains, il y a assez d’enfants ! » Anna est d’accord car elle les trouve « méchants » ! Inès désapprouve aussi : « la menace, c’est du chantage ! »

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Les enfants tiennent à dire qu’un ami, pour Douha « c’est quelqu’un qui t’aide », pour Hosna « quelqu »un en qui tu as confiance », pour Meriam « quelqu’un qui t’apporte son soutien », pour Anna « quelqu’un qui n’est pas méchant » et pour Laxmann, « quelqu’un qui ne te trahit jamais ». Pour Ali, l’ami est quelqu’un de fiable « qui ne dit  pas tes secrets même si on lui promet de l’argent ». Pour Abdulmalik, un ami, « c’est quelqu’un sur qui tu peux compter » et pour Péline, quelqu’un qui est « proche de toi ». Nathan illustre : « je croyais au Père Noël et Deniz n’y croyait pas, on s’est même disputés.. mais on a su rester amis ». Sifdine et Furkan aussi se disputent parfois mais « ils s’aiment bien » et sont amis.

Au final, Thomas doit comprendre « qu’on a le droit de croire, quel que soit l’âge » parce que le Père Noël, « c’est le symbole de la joie » (Lina) ! Laxmann est optimiste : « on ne sait pas, on n’a pas de preuve, donc il y a des chances que ça existe ! »

Nathan a réfléchi : quand bien même, Thomas voudrait obéir, « on ne peut pas changer de croyance du jour au lendemain », elle est dans notre « tête et dans notre cœur« . Et de conclure : « en fait c’est comme une religion ! »

Alors la directrice nous a distribué la Charte de la Laïcité sans nous dire de quoi il s’agissait mais on a remarqué le titre en grand. Nathan pensait que la laïcité voulait dire « accepter les autres avec leur religion, leur couleur et leur sexe ». Anna pensait que c’était juste en rapport avec les « croyances ». Sifdine pensait que la charte voulait dire que « ça concerne beaucoup de monde », Abdumalik que « c’est ce qui est obligé et ce qui n’est pas obligé », et Esma que « c’est comme une loi ».

Ensuite nous l’avons lue en répondant à un questionnaire.

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En fait, Anna avait raison et Sifdine, Abdulmalik et Esma aussi et Nathan n’avait pas tout à fait tort. La charte de la laïcité nous dit que notre droit le plus important, c’est la liberté. La liberté de dire, de croire, d’aller à l’école. C’est une affaire de religion, d’égalité, de liberté, mais pas d’interdit ou d’obligation sauf quand c’est contre le respect de l’autre.

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Il n’y a aucune religion interdite en France. C’est un pays laïc parce qu’on a la liberté de sa religion. L’école aussi est laïque parce que tous les élèves de toutes les religions ou sans religion ont les même droits et les mêmes devoirs : apprendre, respecter les autres, ne pas montrer de signes religieux. Les maîtres et les maîtresses n’ont plus n’ont pas le droit de dire leur religion.

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Les enfants ne sont pas au clair avec les différentes religions qui existent : l’islam, le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme, l’hindouisme… et même les dieux des Romains… mais ils savent qu’aucune religion n’est interdite en France.

Ali pensait que le « terrorisme était la religion interdite » mais le terrorisme n’est pas une religion… Inès conclut que la charte de la laïcité nous aide à vivre en paix « parce qu’elle nous apprend le respect de l’autre », quelle que soit sa religion !

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En fin d’après-midi, la directrice a commencé à nous lire :

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Mais flûte, la cloche a sonné… 🙁